Le concept d'addiction sexuelle est apparu dans la littérature américaine en 1987. Patrick Carnes en 1983 et Aviel Goodman en 1997 ont étudié la notion d'addiction sexuelle, reconnue comme une maladie en Amérique du Nord mais pas en Europe.
La dépendance sexuelle ou addiction sexuelle se caractérise par un abus, une dépendance compulsive à l'acte sexuel qui devient le centre de l'existence avec une impossibilité à cesser ce comportement.
L'addiction sexuelle correspond bien à la définition d'un trouble mental tel qu'il est décrit par le « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » : souffrance, perte de liberté, handicap social, risque de maladies et de mort prématurée...
C'est une fréquence excessive et croissante, non contrôlée, d'un comportement sexuel, non conventionnel, qui persiste en dépit des conséquences négatives possibles et de la souffrance personnelle du sujet.
Le sexe devient une priorité absolue dans la vie de la personne. Elle est prête à tout sacrifier, vie affective, travail...
La dépendance sexuelle ou addiction sexuelle doit être différenciée des troubles des fonctions sexuelles, des perversions sexuelles ou paraphilies.
Ce concept peut être associé à :
Le psychologue américain Eli Coleman a proposé une autre définition de l'addiction sexuelle :
Il existe peu de chiffres précis. Il n'y a pas eu d'enquête épidémiologique menée en France. Aux Etats-Unis ce serait entre 3 et 6 % de la population générale qui aurait des comportements sexuels compulsifs. Ils seraient à 80 % de sexe masculin.
Le Centre médical Marmottan (Paris) a accueilli, entre 2005 et 2009, 75 personnes (72 hommes et 3 femmes) en consultation pour une cyberaddiction sexuelle. Les résultats (sur 53 personnes) de l'analyse des demandes sont les suivants :
La dépendance sexuelle s'exprime aussi par d'autres comportements sexuels anormaux : impulsions sexuelles et fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, répétées, intenses, envahissantes (pendant au moins 6 mois). Ces pratiques interfèrent sur l'intimité sexuelle, la réciprocité de la relation affective.
Les paraphilies les plus fréquemment rapportées sont les suivantes : l'exhibitionnisme, le fétichisme, le frotteurisme, le travestisme, le voyeurisme...
On a pu rapprocher des troubles obsessionnel compulsifs (TOCs) l'hypersexualité et même certaines paraphilies (compulsion de drague effrénée ou masturbation frénétique). Ces troubles sont souvent associés à d'autres addictions : alcoolisme, abus de psychotropes (42 %), troubles du comportement alimentaire (38 %), addiction au travail (28 %), jeu pathologique (5 %), achats pathologiques (26 %). Les antécédents familiaux d'addiction sont fréquents (87 % pour l'alcoolisme et toxicomanie).
En quoi le désir, le plaisir, le sexe, la passion et le couple ont-ils à voir avec la dépendance ? Le concept de dépendance affective ou de dépendance amoureuse peut se définir comme la mise en place d'une relation contraignante avec un « objet ».
La psychanalyste Joyce Mc Dougall rappelait dans une intervention sur la sexualité addictive que : « parfois d'autres personnes sont utiles, de manière boulimique ou éthylique, c'est-à-dire en tant qu'objets... Cette addiction peut prendre des formes différentes : il peut s'agir de relations addictives avec une demande constante de la présence de l'autre ou d'une sexualité addictive où l'autre est réduit à un objet partiel ».
Le concept de dépendance peut se définir comme la mise en place d'une relation contraignante avec un « objet », intégrant une envie irrépressible du comportement, l'abandon d'autres activités au profit du comportement, une sensation de manque ou un malaise en cas d'interruption de ce comportement.
Les psychothérapeutes ont recensé quelques signes de la dépendance amoureuse :
Les 4 premiers critères de la grille créée par le psychiatre américain Aviel Goodman (1990) décrivent l'engouement amoureux :
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Cette plaquette éditée par l'Institut fédératif des addictions comportementales aborde la question de l'addiction sexuelle : dépendance entre une personne et un comportement sexuel.
Le comportement sexuel sera considéré comme addictif en présence de certains critères cliniques. Un questionnaire de 11 items permet de déterminer sa dépendance. Des lieux de ressources pour l'information et la prise en charge sont également disponibles.